En revenant le coeur gros après les cérémonies
En revenant le coeur gros après les cérémonies qui ont accompagné mon père dans son dernier voyage, j'ai rencontré dans le train des monstres d'égoïsme. A m'en demander où s'en va notre société. Comment tolérer que la seule personne qui se soit levée pour me laisser la place dans un compartiment (je rappelle que j'ai des béquilles en ce moment) soit un petit bout de femme d'au moins 80 ans, toute chétive, et qui insiste de surcroît pour que je m'assois quand je l'invite à se rassoir de peur qu'elle ne tombe ? Comment garder mon calme face à une dame qui me prend ma place (malgré deux sacs à côté du siège) pendant mes quelques minutes d'absence et qui ose me dire après s'être finalement levée "Si vous insitez, je peux reprendre la place". Elle avait sans dout passé une mauvaise journée. Moi, j'avais juste le bassin fracturé, et je venais de perdre mon cher papa et d'assister aux cérémonies funéraires. L'individualisme exacerbé devient-il la norme ? J'en ai bien l'impression.
Il y a tant d'égoïsme dans le coeur des hommes, tant d'intérêts personnels chez eux, que les belles initiatives viennent s'y briser comme les lames de la mer sur un rocher inébranlable.
Donat Dufour