Je vous propose ce matin un extrait du dernier
Je vous propose ce matin un extrait du dernier livre de Jean-Louis Fournier, une véritable perle, sur un sujet ô combien triste et douloureux (le décès de sa femme), mais traité avec beaucoup de pudeur, de délicatesse, de tendresse... et d'humour.
Quand j’essaie de me consoler, que je me dis qu’elle a eu une mort douce, il y a toujours un crétin qui sait tout et qui déclare qu’on n’est pas sûr, on ne sait jamais ce qui se passe dans le cerveau de quelqu’un d’inconscient… Histoire de me dire « Ne te rassure pas trop vite ».
Il y a ceux qui me disent « C’est vraiment trop jeune ; quel drame… ». Quelle obligeance de leur part, ils doivent penser que je ne le sais pas.
Il y a celui qui vient me consoler. Pour faire couleur locale, il a mis sa tête d’enterrement. […] Il me dit « mon pauvre vieux ». J’ai envie de lui répondre que je ne suis pas son pauvre ni son vieux. Il trouve les phrases qui revigorent : « Qu’est-ce que tu vas devenir tout seul ? Actuellement, tu es pris par les démarches […] mais après, tu vas voir, c’est là que ça va être le plus dur. » Pour un peu, il ajouterait, parce qu’il le pense : « Je n’aimerais pas être à ta place. »